Cuba, artistes et bonne humeur

Cuba a toujours été pour moi cette "Île mystérieuse" dont j'ai toujours rêvé. À l'heure où mes quelques boutons d'acné côtoyaient les bancs crasseux du collège, j'imaginai rencontrer Ernest Hemingway sur les bords du Malecón à La Havane. 30 ans plus tard, j'y dépose mes valises pour quelques semaines. Aujourd'hui, c'est à mes yeux, un lieu de passage obligé pour tous les amoureux de l'art, des relations humaines et de l'amour.

L'histoire de Cuba est complexe, douloureuse, énigmatique, heureuse et colorée. Décrié par certains, adulé par d'autres, je ne me prononcerai en aucun cas sur le système politique et économique du pays. Je m'en voudrais de lancer un débat qui n'en finirait pas; et donner des leçons de vie à un peuple qui me donne chaque jour le sourire ne fait pas partie de mes compétences.

En route !

_“Les voyageurs à destination de Varadero sont invités à se présenter porte 65“ c'est parti !" 

Il est 5h45, par une matinée floconneuse, Montréal s'éveille. J'ai déjà parcouru les nombreux kilomètres qui séparent le centre-ville de l'aéroport (YUL) grâce au taxi qui a bien voulu se déplacer jusque-là, en évitant les nids-de-poule et les cônes orange, symboles immuables de la ville. L'aéroport est plein de gars et de filles en sandales, casquette, et autres articles de plage. Tous ont le sourire, ils quittent l'hiver rude pour les plages paradisiaques. 

C'est finalement vers 10h30 que nous arrivons à l'aéroport de Varadero après un vol sans encombre. Passage à la douane, portique de sécurité, toute une expérience que je prendrais le temps de conter un autre jour, peut-être...

Revenons à cette bonne humeur qui m'étreint. À peine les portes vitrées passées, la cacophonie m'envahit. Une cacophonie amusante et mélodieuse. Taxis par là, bus par ici, bière à 50 centimes, pour certains les vacances ont déjà commencé. Je m'engouffre dans un taxi jaune, me voilà à JFK ! Musique à tue-tête, prix négocié, j'ai le droit à la petite visite guidée jusqu'à Matanzas, l'“Athènes de Cuba“.

La bonne humeur est un magnifique fléau

Il ne me suffira que de quelques minutes pour me rendre compte de la joie de ce peuple, de cette bonne humeur envahissante qui vous accapare. Je n'ai pas visité Cuba en long et en large, mais je peux juste dire que cette bonne humeur cultivée ici, dans les rues de Matanzas, est contagieuse et factuelle, comme un remède à la vie quotidienne de tous les Cubains.

Je me souviens encore de cette première escapade en soirée au Parque de la Libertad, superbe place historique du centre-ville où se mêlent jeunes et moins jeunes. Les uns jouaient au football, d'autres dansaient sur des rythmes de rumba, les anciens discutaient tout en jalousant les jeunes couples libres de vivre leur amour au grand jour avec une tendresse inaltérable. Je m'étonnais de voir de très jeunes enfants multiplier les blagues, les jeux, les cascades sous les yeux paternalistes de la statue du Dr. Ramón Luis Miranda Torres, scientifique émérite et ami personnel de José Martí. La nuit était là depuis de nombreuses heures, cependant la vie devenait intemporelle et éternelle.